Colette meets Proust
From Claudine en ménage by Colette, a fictional account:
Un mercredi, chez cette mère Barman, je fus traquée, poliment, par un jeune et joli garçon de lettres. (Beaux yeux, ce petit, un soupçon de blépharite ; n’importe…) Il me compara – toujours mes cheveux courts ! – à Myrtocleia, à un jeune Hermès, à un Amour de Prud’hon ; il fouilla, pour moi, sa mémoire et les musées secrets, cita tant de chefs-d’oeuvre hermaphrodites que je songeai à Luce, à Marcel, et qu’il faillit me gâter un cassoulet divin, spécialité de la maison, servi dans de petites marmites cerclées d’argent. « À chacun sa marmite ; comme c’est amusant, n’est-ce pas, cher maître ? » chuchotait Maugis dans l’oreille de Gréveuille, et le pique-assiette sexagénaire acquiesçait d’un asymétrique sourire.
Mon petit complimenteur, excité par ses propres évocations, ne me lâchait plus. Blottie dans une guérite Louis XV, j’entendais, sans l’écouter qu’à peine, défiler sa littérature… Il me contemplait de ses yeux caressants, à longs cils, et murmurait, pour nous deux :
– Ah ! c’est la rêverie de Narcisse enfant, que la vôtre, c’est son âme emplie de volupté et d’amertume…
– Monsieur, lui fis-je fermement, vous divaguez. Je n’ai l’âme
pleine que de haricots rouges et de petits lardons fumés.
IN ENGLISH:
One Wednesday, at the house of old Ma Barmann, I was cruised, politely, by a young pretty-boy of letters. (Beautiful eyes, that kid, a touch of conjunctivitis, but never mind. . . .). He compared me . . . to Myrtocleia, to a young Hermes, to a Cupid by Proud’hon; he ransacked his memory and secret museums for me, quoting so many hermaphroditic masterpieces that . . . he almost spoiled my enjoyment of a divine cassoulet, the specialty of the house. . . .
My little flatterer, excited by his own evocations, didn’t let go of me. . . . Nestled in a Louis XV basket chair, I heard him, without really listening, parade his literary knowledge. . . . He contemplated me with his long-lashed, caressing eyes and murmured, for the two of us:
Ah, yours is the daydream of the child Narcissus; it’s his soul, filled with sensuality and bitterness . . .”
“Monsieur,” I tell him firmly, “you’re delirious. My soul is filled with nothing but red beans and bacon rinds.”
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